7.7.11

Tucumcari / Santa Fé - 13 juillet



Splendide soleil au réveil.
Dans la nuit, j'ai reçu un sms d'un ami journaliste Jean-Marc Pitte (qui est également romancier) m'informant qu'un reportage consacré à mon précédent roman L'enfant aux cailloux a été diffusé en France dans le journal de France 3. J'essaie de voir l'extrait en replay sur mon ordi mais la connexion internet n'est pas bonne dans l'hôtel, il va falloir attendre pour voir cette vidéo. Mais je suis vraiment heureuse que ce reportage soit diffusé, l'équipe a fait un travail formidable sur la thématique du livre (la maltraitance des enfants).
Avant de prendre la direction de Sante Fé, nous refaisons la route qui traverse la ville pour admirer son enfilade d'enseignes en plein jour. Annette fait beaucoup de photos, impossible de tout mettre sur le blog...



La station-service qui a inspiré celle du père de Desmond G. Blur dans le roman Ben's Auto Repair.



Annette a l'art de "surprendre" avec ses photos...




Un cinéma étonemment toujours en fonctionnement: à l'affiche, le film Super 8.


Là, en revanche, c'est bien plié pour le proprio.



Couple en contraste, alors que je suis de très bonne humeur - rapport à France 3 - Pierre est maussade et irritable. Ca ne va pas s'arranger avec la pluie qui menace. Annette, elle, ravie de ce décor incroyable est très tendre avec son frère. Il faut dire qu'elle ne s'attendait pas à une telle richesse de sujet pour ses photos: chaque étape est pour elle un défi ou un enchantement. Ce qu'elle n'aime pas, c'est lorsqu'on l'oblige à sortir son Sony pour prendre quelque chose de particulier en photo (par exemple, un lieu que je voudrais mémoriser pour le roman), là, franchement, ça la gonfle.



Nous empruntons un très vieux tronçon de la route, à l'image de ces villes qui ont vu le jour début XXème et dont il ne reste presque rien:  à Newkirk, nous trouvons une nouvelle station-service en état de délabrement avancé.  



Après Cuervo, il nous faut quitter la route devenu impraticable et roulons sur l'autoroute jusqu'à Santa Rosa. Une voie ferrée longe l'I-40. Des trains de marchandise sans fin l'empruntent, tirés par deux ou trois locos. Ils m'inspirent beaucoup et finiront par entrer dans le livre jusqu'à être dans le mystérieux tableau que Desmond G. Blur découvre dans une expo à Jerome, toile intitulée Route 69 killer.





 Santa Rosa: déjeuner au Silver Moon Cafe, repéré sur le guide, et situé sur l'Historic route 66. Il sera le décor d'une scène importante du roman: sur le parking de ce café, Benjamin Blur se fera voler sa Cadillac et tout son matériel de représentant en vaisselle dans les années 70. Côté cuisine, c'est pas le top. Les salades ne ressemblent à rien, idem pour le chili. Mais pour la seconde fois, nous nous trouvons en compagnie de touristes de la 66 que nous repérons parce qu'ils ont posé sur la table le même guide que nous! Nous entamons la conversation: ils sont Suisses et Pierre me fait remarquer que nous les avons déjà croisés au Big Texas Ranch à Amarillo. Eux aussi en on bavé pour trouver Cadillac Ranch, et les critiques fusent à propos du guide Petit Futé. 

Dans la voiture, je suis un peu patraque. Le stress de la veille, la fatigue du voyage, je m'endort à l'arrière, à côté du fiston. 
Une heure plus tard, nous arrivons à Las Vegas (ville homonyme de celle qui se trouve dans le Nevada) sous une pluie torrentielle. 


sur la route, juste avant Las Vegas
Vue sur la ville en arrivant par la route

Le mercure du thermomètre a tellement chuté qui si nous risquons le nez dehors avec nos shorts et débardeurs, nous allons prendre froid. Il faut sortir des gilets des valises - ce qui n'est pas aisé sous la pluie. Pierre est maintenant d'une humeur massacrante: tout à l'heure en quittant Santa Rosa, il a malencontreusement arrosé ses espadrilles. On les a rincé au jet à la station et glissées dans un sac en plastique parce qu'elles embaumait l'habitacle à vous donner la nausée. Pierre peste contre tout. Il voulait faire la tournée des magasins d'antiquités de la ville (il y a beaucoup) et il tombe des cordes. Il s'énerve tant que soudain, Gaston lui hurle de se calmer! Nous avons déjà vécu une scène similaire lorsque Pierre avait arrêté de fumé à la naissance de Gaston. La situation stressante du voyage et la fatigue font revenir l'envie de la clope. Privé d'alcool et de tabac, il craque nerveusement. Je soustrais les enfants à la vue du chauffeur et les emmène dans une sorte de bar droguerie où l'on boit et grignote sans fin je ne sais plus quoi et attendant que papa ait fait ses achats - un phoque et un rhinocéros en plomb, jouets qu'il revendra un bon prix. Je tends à Pierre qui nous a rejoint un paquet de chewing-gums à la menthe, ça calme l'envie de fumer. On repart sous la pluie.





En approchant de Santa Fé, le paysage est plus verdoyant, plus vallonné. Nous prenons de l'altitude ( la ville est située à 2 135 m d'altitude) et la température baisse encore. Mes sinus se bouchent, j'avale des pilules censées décongestionner le nez et éviter du coup l'ignoble migraine qui menace depuis la veille. 
A 18h17, nous arrivons à Santa Fé. Je convainc Pierre de ne pas entamer une visite du centre-ville mais de chercher tout de suite un hôtel car nous n'avons rien réservé. Nous trouvons sur Cerrillos Road un Holiday Inn Express très correct à 50$ dont le seul souvenir que je garde est celui de la salle des petits dèj dépourvue de fenêtre. Ce genre de détail est stupide, oui, et vous allez me dire que je parle souvent de bouffe dans ce blog, et aussi dans mes romans, et vous aurez tout à fait raison. Mais en allant voir sur le site de l'hôtel, les images me reviennent (on est passé dans plus de quarante chambres en six semaines, tout se mélange un peu) et je me souviens de la piscine extérieure, de ce vrai moment de bonheur où on s'y délassent tous alors que la pluie a laissé place à un tiède début de soirée. Le ciel est pur, lumineux.




Je ne reste pas longtemps à la piscine: le devoir m'appelle. Ils sont en vacances, pas moi. Je dois avancer le blog. Cela me prend un temps fou. Deux heures par jour - deux heures de trop, que ce soit le matin ou le soir. J'enchaîne tout à toute vitesse, douche de 3 mn, coiffure au gel sans sèche cheveux (1 mn), maquillage express, récupération et repassage des vêtements jetés dans un lave-linge de l'hôtel à l'arrivé...  Ne pas prendre le temps de m'occuper de moi me pèse. Enchaînement de nuits trop courtes, des guides et cartes routières en pagaille sur les genoux, une vigilance permanente et nécessaire pour qu'on ne se trompe pas de chemin, interprète et guide officielle de la tribu, l'armure se fendille, je commence à craquer, à l'image de ma peau que je n'ai pas le temps d'hydrater d'une couche de crème. 
Je commence à me détester.
Je commence à devenir... Lola.



Nous passons donc une nuit à Santa Fé, capitale du Nouveau-Mexique, la plus vieille cité de l'Ouest (1610), fondée par les indiens, conquise par l'Espagne et reprise par le Mexique avant de devenir américaine en 1822. Cette fois, on se rend down-town pour y chercher un resto. On finit par trouver un peu tardivement un resto italien (il faut commander son menu au comptoir, on va ensuite manger son plat sous un auvent). On se décident pour des pizzas peperonis.


Fontaine apaisante sous l'auvent de la pizzeria

Visite digestive de la plaza : elle est assez mimi, style pueblo espagnol avec ses bâtiments typiques construits en adobes (briques de terre séchée), mais très touristique, encore une fois, avec beaucoup de boutiques d'artisanat indien et mexicains, de vêtements, sacs, bijoux, poteries, mocassins, accessoires de luxe et galeries d'art. Et on n'a pas un centime à claquer dans ce genre d'objets qui font pourtant tellement envie (superbes sacs en cuir). Le voyage nous coûte déjà bonbon en restos et hôtels.

De retour là l'hôtel, l'odeur empeste l'essence: en dépit d'un lavage en machine des chaussures de Pierre,  elles dégagent toujours des effluves de gazole. Je vais les jeter dans une poubelle hors de la chambre.

2 commentaires:

  1. est ce bien l'auteur qui publie ce blog ? car beaucoup de fautes d'orthographe..

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    1. Bonjour Nadine, oui, c'est bien moi l'auteur. Il est possible que des fautes se soient glissées dans ce blog qui n'a pas vocation d'être édité et relève du journal intime. Dyslexique depuis l'enfance, je suis toujours en délicatesse avec l'orthographe de certains mots, certaines formes grammaticales... Mon éditeur m'a très gentiment fait remarquer ce midi que contrairement à certains manuscrits qu'il reçoit, les miens comportent très peu de fautes. Et oui, c'est un fait : les auteurs de romans ne sont pas forcément forts en dictée!... Au fait, il y a trois fautes dans votre bref message (absence de majuscule en début de phrase, ponctuation)... Nobody's perfect. Vôtre.

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