21.7.11

On the mother road! Chicago/Bloomington - 1 juillet




On attaque enfin le vrai voyage : la route 66.

Mais l’enthousiasme est absent.  Nous avons mal dormi à cause de la rumeur de l’autoroute emplissant la chambre d’hôtel. Annette est pâle et n’a pas d’appétit. Dans la salle où est servi un copieux breakfast, Gaston renverse son verre de jus d’orange sur la table et nous met hors de nous. Hypnotisés par Sponge Bob sur la chaîne Nickelodeon, Annette et Gaston ne bronchent pas tandis que nous bouclons les valises comme nous le ferons presque chaque jours pendant quatre semaines.



Je suis inquiète pour la suite du voyage : Annette la photographe officielle du blog est malade, je n’ai jamais cinq minutes à moi pour prendre des notes dans mon carnet, encore moins pour remplir le blog, j’ai l’impression de m’être mise sur le dos bien trop de choses : partir avec ma famille faire la route ne semble pas être compatible avec la rédaction d’un blog et encore moins la préparation d’un roman. Mais toutes nos déconvenues, nos difficultés sur le parcours, les conflits de notre famille et de notre couple ne nourrissent-ils pas déjà l’écriture ? Soyons honnête: je savais que nous allions au casse-pipe avant de partir (nous avons si peu préparé notre périple) et c’est exactement la situation que les personnages de mon roman sont censés rencontrer. Voir Pierre s’énerver devant une pompe à essence sans parvenir à l’actionner et plonger le soir dans un sommeil comateux en une fraction de seconde se confirme être une source d’inspiration, mine de rien. Et quand il dit qu’on fait la "route 55", ni ma fille ni moi ne songeons à le corriger. En revanche, nous essayons à le dissuader de se passer de GPS (celui qui nous a prêté Jonathan, amen!) - mais ce n’est pas toujours évident. Difficile de contrarier mon homme.




Le ciel est menaçant. Cette nuit, l’orage a grondé sur Chicago. On décolle tard de l’hôtel. Ma vision est un peu floue. La fatigue, sans doute. Je tiens avec mes gélules de Gerimax. Sur la route, le ciel est sans dessus-dessous, les nuages sont comme renversés. Je prends le relai de ma photographe épuisée par une angine et fait quelques photos avec mon Kodak.



Nous arrivons à Joliet, première étape officielle de la route 66. Pompes à essence, vieilles enseignes, la ville s'enorgueillit d'être celle par où la mother road commence. On lui fait la part belle. Enfin, on y est : je suis sur la route du tueur!




Nous déjeunons fort bien dans un restaurant aménagé dans une ancienne caserne - le resto conseillé par le guide Petit Futé semble fermé depuis des mois. Gaston reçoit un coloriage de pompier. La salade César d'Annette est délicieuse.

(Annette reprend des forces. Les photos sont, à présent, les siennes.)


Le musée et sa boutique de gadgets souvenirs amusent Gaston. Nous repartons avec des petits cadeaux rigolos (bracelets route 66 pour les filles, chapeau de pompier pour le fiston, pin's pour le papa).




A Wilmington, nous ne pouvons manquer Gemini Giant  un cosmonaute géant de 10 mètres de haut qui tient une fusée. Il signal un drive in restaurant depuis 1965, âge d'or de la conquête spatiale (mais reçoit régulièrement un coup de peinture).




Nous traversons Dwight, Odell... On aperçoit quelques vieilles pompes à essence. Certains tronçons de la route 66 ne sont pas très praticables. A Bredwood, sur les conseils de la délicieuse hôtesse senior de musée de Joliet, nous nous arrêtons pour déguster un banana-split au Polk-a-Dot Drive In - qui hélas ne figure pas sur notre guide Petit Futé. Mais il sera dans mon roman, pour sûr! Voilà une belle scène de crime qui s'annonce. (Même si à l'époque où se situe le crime, le Polk-a-Dot DI n'a rien à voir avec ce qu'il est aujourd'hui.)


 Pour voir le drive in de plus près









Nous arrivons à Bloomington Illinois avec la déconvenue de l’hôtel : j’ai commis une erreur en réservant une chambre dans un motel de la chaine Super 8. Il existe plusieurs villes appelées Bloomington aux Etats-Unis et celui que j’ai réservé est dans l’Indiana ! Il paraît que je ne suis pas la première ; les Américains aussi se font avoir, ça me rassure, je ne voudrais pas moi aussi me mettre à faire des bêtises comme Pierre, ce serait catastrophique pour les enfants… Par chance, je parviens à faire annuler la réservation en dépit de l’heure tardive (20h passées) et nous nous dirigeons au pif vers un chouette hôtel appelé The Château qui a une chambre double pour nous dans nos prix. La décoration plutôt kitch évoque ces hôtels des parcs Disney où confort et poudre aux yeux s’accordent pour vous dépayser. Vitraux et antiquités donnent la touche médiévale mais dans la chambre, rien de particulier côté aménagement genre lit de princesse. Annette adore et Gaston fonce à la piscine avec son papa. Ouf! On s'en sort bien.

Nous dînerons chez Chili’s.




2 commentaires:

  1. Anonyme1:39 AM

    Merci pour ce bon début de trip ! Les voyages c'est toujours difficile au début mais ensuite on ne veux plus rentrer ... Il faut du temps pour s'acclimater et prendre le rythme!
    Bonne route!

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  2. Anonyme12:06 PM

    Lire le blog après le livre a quelque chose de déroutant, j'ai bien aimé le livre et vais sans doute dévorer la suite du blog à moins que ce...ne soit le contraire....
    Merci Sophie pour ces bons moments de lecture !

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