Barstow / Los Angeles - 24 juillet

Il fait nuit lorsque nous arrivons à Barstow.

L'hôtel est difficile d'accès, situé sur l'axe routier principal de la ville (la route 66), et l'entrée aménagée dans un virage coudé. Pierre passe devant sans le voir. On se paye un demi-tour risqué sur la route pour revenir sur nos pas.  

Vague souvenir de la soirée (on a dîner dans une sorte de Denny's qui proposait de l'alcool), un peu de l'hôtel:

il est bruyant, assez vétuste (plutôt rare pour un Best Western), peu accueillant.

On est réveillés par les bruits d'un chantier (ils font des travaux dans le bâtiment principal). L'épreuve du breakfast est rude: le buffet est bondé, pas de toast et plus de lait... super quand on a un gamin!

Gaston voudrait aller se baigner dans la piscine mais l'eau est tellement trouble qu'on ne voit pas au fond: trop de saletés en provenance du chantier. Evidemment, je râle à la réception avant de partir. Ca nous vaut 10% de remise sur la facture.

Pas beaucoup de souvenir de Barstow non plus, c'est une ville frontière entre le désert la civilisation (la Californie de Los Angeles). Mais Annette a été littéralement fascinée par le Mac Do de la ville, aménagé dans une ancienne gare. le "M" sur la château d'eau est tout un symbole...

Nous reprenons la route sous un soleil de plomb. En traversant la ville, nous admirons des mural's de la 66.

Un des mural's de Barstow

Une dernière enseigne de vieux motel avant de quitter la ville...

A la sortie de Barstow, le Bottle Tree Ranch: forêt surréaliste d'arbres à base d'enseignes et de bouteilles collectées sur la route 66 par un doux dingue...

Pierre ne résiste pas à l'appel des magasins d'antiquités qui jalonnent encore la route. 

Même par 45° C à l'ombre. 

Partant du principe que sur la route, il n'y a pas d'ombre.

Encore des trouvailles sur la route avant Los Angeles

Nous allons finir par rejoindre la banlieue de Los Angeles où nous avons réservé un hôtel pour deux nuits, puis, après un moment de détente à la piscine (ô joie!), nous attaquerons les derniers miles de la route.

Nous entrons dans la ville à la tombée de la nuit

Officiellement, la route 66 prend fin au bout du ponton de Santa Monica Pier, là où une fête foraine illumine le bord de mer.  Nous arrivons la nuit (après avoir eu du mal à trouver une place de stationnement et s'être un peu perdus). Annette photographie le dernier panneau de la route, et nous avons tous le sentiment d'un soulagement, d'une réelle satisfaction, presque d'un exploit. 

Mais finalement, avoir fait cette route dans les conditions qui furent les nôtres, soit sans aucune préparation, avec un enfant de 4 ans sur le siège arrière, une ado rebelle qui n'avance qu'au prix d'un sunday ou d'un parc d'attractions, un mari à l'ouest et une maman intolérante au lait sujette aux sinusites, ne relève-t-il pas de l'exploit?

On a aussi l'impression de faire partie d'une famille ou d'un gang: celui de ceux qui ont faits la route.

C'est crétin, mais c'est délectable.

On reviendra deux jours plus tard se payer quelques manèges en plein soleil.

Le panneau non loin duquel se trouve la clé de "Black coffee"

 Nous dînons sur le port au restaurant Bubba Gump (Directement inspiré du film Forest Gump) sur le port, très sympa et original - très bonnes crevettes!

(photo tirée su site)

Si vous voulez que le serveur vienne vous voir, mettez le rouge.

Vous n'avez besoin de rien, on ne vient pas vous embêter si vous affichez bleu.

La dernière image de la route: une roue posée au bout du ponton, en équilibre sur l'océan, avec son enjoliveur géant.

Ainsi s'arrête ici pour nous la route 66.

Mais le voyage n'est pas fini: nous passerons une journée à Los Angeles au parc Disney (passage obligé pour les enfants), puis, nous reprendrons la route pour aller à San Francisco où dans 5 jours décollera notre avion.
Est-il nécessaire de préciser que l'idée d'ajouter un Los Angeles/San Francisco est de mon doux mari?
- Si près de San Francisco, ce serait trop bête de ne pas y aller!

Nous vivrons encore pas mal de péripéties, Annette fera un paquet de photos, Gaston mettra son père hors de lui et j'aurais encore à redoubler de vigilance quant aux étourderies ou appréciations aléatoires de Pierre relatives à la contenance du réservoir d'essence (trouver une station service ouverte à Santa Monica à minuit passé relève du miracle) ou à la durée d'un trajet (Los Angeles/San Francisco : il pensait qu'on pouvait le faire en une journée, cela nous prit deux jours. En une journée, certes, c'est faisable, mais pas avec les kilomètres qu'on avait déjà dans les pattes et surtout pas avec un fiston las de son siège bébé). Mais le blog va s'arrêter là, après 3 620 km de route parcourus (sans compter notre "petit" détour jusqu'aux chutes de Niagara) et 8 Etats traversés.

Aujourd'hui, si vous nous proposiez de refaire la route, on repartirait aussi sec, histoire de voir ce qu'on a loupé, car il y a tant à visiter et découvrir qu'en cela cette route est vertigineuse.

Quant à mon roman, il est déjà dans mes bagages, mais impalpable, pas encore rédigé, embryon à naître dans quelques mois: une longue gestation puisqu'il sera enfin validé par Céline, mon éditrice, en octobre 2012. Plus de 500 pages au bout du compte, au bout de la route.

Maintenant, une autre aventure est à vivre, celle du livre, celle de Desmond et Lola.
Puisse-t-elle être aussi grande que celle que ma famille et moi avons vécu.

Et puis c'est à vous, lecteurs, ou futurs lecteurs, de vivre cette aventure.
Et je suis prête à parier qu'après avoir lu ce livre et parcouru ce blog, vous aurez "la route" qui vous démange!

On the road again...